"Michel Robert, Encore et toujours"

 

 

Michel Robert, Encore et toujours
Le concours de Verbier n'est pas une affaire facile et c'est pourquoi le plus expérimenté des cavaliers, de [a planète équestre en a remporté le Grand Prix. A 63 ans, Michet Robert foule toujours les terrains des plus grands concours du monde et le multi-médaillé n'est pas prêt de s'arrêter.

 

Que retenez-vous de votre premier concours de Verbier ?

L'accueil était très sympa. Michel Darioly a vraiment tout fait pour que les chevaux et les cavaliers se sentent bien même si tout était assez petit puisqu'on était à la montage. L'ambiance était très agréable, le public nombreux et les restaurants aussi. Je crois que c'est même la spécialité du concours de Verbier. En plus, c'est le premier Grand Prix que je gagne avec Nénuphar'Jac ce qui confirme son potentiel. Je pense que l'air de la montagne l'a tonifié.

 

Vous montez désormais les chevaux de Xavier Marie du Haras de Hus. Comment s'est faite cette collaboration ?

Après la vente de ma jument de tête Kellemoi de Pépita en décembre 2011, je n'avais plus que Kalloe, Nénuphar et Katapulte. Ce sont de bons chevaux, mais je ne pouvais pas faire tous les Grand Prix avec eux. Je manquais un peu d'espoir pour revenir au haut niveau. Il fallait que je trouve une solution et, à ce moment là, j'ai eu un coup de fil de Xavier Marie qui m'a demandé si je voulais monter sa jument Zeta de Hus. Il m'a expliqué qu'il terminait sa collaboration avec Kevin Staut. Pour moi, c'était une opportunité venue du ciel.

 

Avez-vous pensé à mettre fin à votre carrière de cavalier ?

A aucun moment, je me suis dit que j'allais arrêter. Je savais qu'il allait être difficile de retrouver un cheval de tête et que je devais prendre mon temps et ne pas m'inquiéter. J'étais prêt à ne faire que des CSI2* et 3* pendant un temps, mais finalement j'étais au GCT de Cannes et de Monaco. Cela ne m'a donc pas vraiment perturbé mis à part que j'ai reculé un peu dans le classement mondial. J'ai cependant fait une bonne saison.

 

Comment faites-vous pour rester dans le coup ?

J'ai toujours voulu progresser et essayer d'avoir un peu d'avance sur les autres dans ma manière de faire. Si je continuais à monter techniquement comme je montais il y a 20 ans, je ne serais plus dans le coup. Le progrès est mon moteur. Je ne cherche pas forcément à avoir des médailles ou des titres, mais à aller jusqu'au bout de mes capacités.

 

Vous êtes un modèle pour beaucoup de cavaliers. Quel est votre style d'équitation ?

C'est l'équitation naturelle, c'est-à-dire la compréhension du fonctionnement naturel des chevaux. Je cherche le confort du cheval tout en le rendant compétitif.

J'essaie de garder l'esprit ouvert et je recherche constamment de nouvelles pratiques, que ce soit en dressage, en éthologie et même en cirque ou en courses. Je fais ensuite ma petite synthèse de tout cela en me fiant à mon ressenti.

 

Aujourd'hui, les bons cavaliers sont de plus en plus nombreux. Cette concurrence vous fait-elle peur ?

Non, je travaille avant tout sur moi-même et je sais que si je fais bien mon travail je peux gagner.
Je peux les battre, ce n'est pas un souci. La seule appréhension que j'ai, c'est d'arriver à être bien physiquement et mentalement. A moment-là, si le vrai Michel Robert sort, ça peut faire mal !