Une utilisation plus juste de notre corps suppose que nous en ayons une bonne connaissance, ce qui est rarement le cas chez les cavaliers. Notre corps est pourtant notre premier instrument. A travers lui, nous pouvons faire circuler des messages, obtenir un retour d’informations et être à même de percevoir la sensation juste, indispensable à la progression. Ainsi, si nous restons «extérieurs» à notre physique, il est difficile de faire confiance à nos sensations. C’est d’ailleurs pour cela qu’il existe très souvent un fossé entre ce que nous faisons et ce que croyons faire. En Alexander, on parle de perceptions sensorielles trompeuses.
Prenons le cas d’un cavalier qui a pris l’habitude de monter avec un appui dissymétrique sur ses pieds. Vu de dos, on voit très bien qu’il penche plus à droite qu’à gauche. Le cavalier a tellement intégré ce fonctionnement qu’il n’a plus conscience d’être désaxé sur son cheval. Cet équilibre lui paraît juste et même confortable puisque tout son corps s’est organisé pour le compenser. D’ailleurs, si vous lui demandez de recentrer son assiette au milieu de sa selle, il va avoir l’impression de pencher à gauche et dès qu’il sera seul, il va rapidement recommencer à pencher à droite. En fonctionnant ainsi, non seulement le cavalier perturbe son cheval par une position inadaptée, mais en plus il maltraite son propre corps en l’obligeant à travailler dans une attitude fausse. D’où les tensions, les douleurs et les incompréhensions avec son cheval.
Dans ce cas précis, la meilleure solution serait de demander au cavalier de trouver “son milieu” en répartissant son poids sur ses deux ischions. Cela lui permettrait, entre autres, de vraiment intérioriser la bonne posture pour arrêter de faire le mauvais geste. L’ennui, c’est que la plupart des gens ne savent pas où se trouvent leurs ischions ! C’est là que la méconnaissance du corps fait vraiment défaut, aussi bien aux cavaliers… qu’aux enseignants.
Lorsque vous êtes assis, laisser votre dos s’allonger vers le haut va vous permettre d’adopter directement une bonne position. Votre poids va reposer, non pas sur votre coccyx, mais sur la pointe de vos deux ischions.